Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

Pages

mardi 13 avril 2010

Special Première - The Front Page, Billy Wilder (1974)


Troisième adaptation de la célèbre pièce de ben Hecht où Wilder à la très difficile tâche de se frotter à celle insurpassable offerte par Howard Hawks avec La Dame du vendredi. On évacue la question d'emblée, à aucun moment le film de Wilder ne s'approche du rythme éreintant, des dialogue pleine d'esprit et du charme du Hawks. D'ailleurs il n'essaie même pas pour prendre une voie différente. Le côté screwball comedy disparait totalement la relation de couple avec Susan Sarandon étant plus un obstacle qu'un réel enjeu finalement pour Jack Lemmon (qui re masculinise le rôle que Hawks avec féminisé par rapport à la pièce avec Rosalind Russell).

Donc à partir de la même histoire d'un condamné à tort à sauver, Wilder troque la comédie speedée de Hawks contre un rythme beaucoup plus pépère (une sorte de "Un, deux, trois" au ralenti) où il se repose grandement sur les facéties du duo Lemmon/Mathau. L'alchimie entre ces deux là est toujours aussi époustouflante de drôlerie et 70's oblige Wilder gorge désormais ses dialogues d'échanges franchement orduriers et vulgaires la plupart du temps à mourir de rire. L'intrigue du condamné lui permet de distiller quelques flèches empoisonnées envers la presse où on sent des réminiscence du Gouffre au chimères. Le ton se fait soudainement sordide le temps d'une scène où la prostituée harcelée par les journalistes est contrainte de se jeter par la fenêtre pour leur échapper. Le ton léger du film oblige Wilder à la faire survivre (bien qu'on ne la recrois plus durant la suite du film) mais Wilder donne une nouvelle fois une image peu glorieuse de la profession, véritable vautour prêts à tout les outrages et trahisons pour un scoop.

L'équilibre entre l'aspect exaltant et celui plus douteux du métier est représenté par Jack Lemmon hésitant entre tout quitter pour se marier et sans cesse rattraper par l'adrénaline du métier avec cette ultime affaire. L'épilogue donne d'ailleurs le vrai sentiment de Wilder (lui même ancien journaliste) sur la profession en dévoilant le futur de ses personnages. Sinon c'est franchement drôle, truffé de personnages loufoque, le psychanalyste freudien* obsédé par la masturbation et les objets phallique n'étant pas des moindres. Loin des meilleurs Wilder mais un bon moment. Reste à espérer qu'un éditeur se penche sur le suivant toujours introuvable en dvd, Fedora magistral film jumeau de Sunset Boulevard.

* Belle anecdote autour d'un rendez vous manqué entre Wilder et freud du temps où il était journaliste à Vienne raconté dans le livre d'entretien avec Cameron Crow d'ailleurs.

Dvd trouvable facilement en zone 2 chez Bac Video pour pas grand chose

3 commentaires:

  1. ça donne envie de voir le film :)

    RépondreSupprimer
  2. Tiens, je sors tout juste de "La Dame du vendredi"...
    Pas mémorable, "The front page", mais agréable...

    RépondreSupprimer
  3. Oui "La Dame du vendredi" c'est ultime, de la sitcom avant l'heure le Wilder arrive à bien se tenir quand même en face.

    RépondreSupprimer