Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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vendredi 17 septembre 2010

Le Jardin des Finzi-Contini - Il Giardino dei Finzi-Contini, Vittorio De Sica (1971)


Italie, 1938. Ayant entrepris depuis peu de se convertir à l'antisémitisme, le régime fasciste multiplie les mesures vexatoires contre les Juifs italiens. Mais la famille Finzi-Contini, pilier de l'aristocratie de Ferrare depuis des générations, ne croit pas à l'imminence de la menace. Les deux enfants adultes, Micól et Alberto, aiment bien donner des parties et jouer au tennis dans l'immense parc qui entoure le palazzo familial. Comme les clubs sportifs viennent d'être interdits aux Juifs, des jeunes gens de milieux plus modestes sont désormais invités à jouer dans le jardin des Finzi-Contini. C'est ainsi que Giorgio a l'occasion de rencontrer la lointaine Micól et tombe peu à peu amoureux d'elle, qui lui en préfère un autre, cependant qu'hors des murs, le pire se prépare...

La filmographie de Vittorio De Sica a symbolisé comme rarement chez un autre réalisateur italien les soubresauts du pays. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, il est un des chantre du néo réalisme saisissant la misère ambiante d'un pays en ruine, dans les années 50 en tant qu'acteurs il participe à nombre de comédie populaire (comme la série des Pain, Amour dont on a parlé ici destiné à divertir le quotidien encore difficile des italiens, durant les 60's en pleine bulle économique il donne dans la production comique luxueuse et raffinée comme son film à sketch Hier, aujourd'hui et demain (on en recause bientôt de celui là à suivre). Au début des années 70 donc l'Italie est agitée par les soubresauts politique des Années de plomb et la jeunesse semble avoir un vrai attrait pour le fascisme, symbole d'une Italie conquérante.

En adaptant le roman de Giorgio Bassani, De Sica se charge donc de rappeler à ces inconscient le vrai drame que fut la montée du fascisme dans le pays et les malheur qu'il causa. L'histoire dépeint le destin de jeunes gens de l'époque alors que les lois fasciste antisémite sont de plus en plus oppressantes. Le jardin des Finzi-Contini, riches juifs aristocrates sert de refuge illusoire à cette noirceur ambiante, Micol et Alberto les deux grand enfants de la famille s'y isolant désormais loin de toutes les interdictions imposées aux juifs.

Leur cercle d'amis en profite et en pâtit à la fois, la dure réalité ressurgissant cruellement sorti du cadre idyllique de la résidence. Parmi eux Giorgio (Lino Capulicchio) secrètement amoureux de Micol (Dominique Sanda) depuis l'enfance, cette dernière semblant ressentir la même chose mais se refusant à lui. Plusieurs interprétation se dessine dans ce refus, la différence de classe pas définitivement brisée (une scène suggérant une animosité envers les Finzi-Contini par d'autres juifs à cause de la noblesse qu'il incarne) et surtout une crainte de l'avenir morose qui oblige à s'interdire le bonheur dans le présent. Toutes ses nuances passent merveilleusement dans la prestation magnifique de Dominique Sanda.

Le voile du souvenir se dessine dans les flashback sur les amours d'enfance entre Micol et Giorgio, tout comme les scènes au présent d'ailleurs par la photo diaphane de Ennio Guarnieri donnant une atmosphère de rêve vaporeuse, comme un ultime répit nostalgique avant l'horreur qui s'annonce (les signes s'accumulant au fil du film avec les symbole nazi, les regards méfiants et les arrestations sommaire). De Sica a constitué un casting parmi les plus beaux et photogénique de l'époque pour illustrer cette jeunesse fauchée en plein vol où on trouve donc Fabio Testi (toujours en italien très viril mais touchant), Helmut Berger et bien sûr Dominique Sanda.

De Sica reste très fidèle au roman hormis quelques modification tel l'enfance déplacée en flashback quand elle se situait au début du livre et surtout le final poignant qui ajoute une scène de déportation. Le spleen qui a traversé tout le film se mue alors en désespoir absolu durant ses dernières minutes où l'insouciance de façade laisse place à une résignation douloureuse face à un avenir incertain. Un des plus beau film de De Sica, récompensé par un L'Ours d'Or à Berlin et l'Oscar du meilleur film étranger.

Sorti en dvd zone 2 français chez SNC

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