Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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samedi 6 novembre 2010

(500) jours ensemble - (500) Days of Summer, Marc Webb (2009)



Tom (Joseph Gordon Lewitt) croit encore en un amour qui transfigure, un amour à la destinée cosmique, un coup de foudre unique. Ce qui n'est pas du tout le cas de Summer. Cela n'empêche pourtant pas Tom de partir à sa conquête, armé de toute sa force et de tout son courage, tel un Don Quichotte des temps modernes. La foudre tombe le premier jour, quand Tom rencontre Summer (Zooey Deschanel) la nouvelle secrétaire de son patron, une belle jeune fille enjouée. 

Un garçon tombe amoureux de la fille de ses rêves, et malgré tout ces efforts ses sentiments ne parviendront jamais à être tout à fait réciproque. Une histoire ordinaire racontée de manière extraordinaire voilà ce que se propose de raconter Marc Webb avec son premier film.

This is not a love story. This is story about love. 

La note d’intention donne le ton et effectivement Marc Webb use de tout les artifices à disposition pour narrer cette relation amoureuse en long en large et en travers : la première rencontre, les tentatives d'approche laborieuse, l'euphorie après la première nuit, le bonheur quotidien, la lente désagrégation finale, la déprime et les faux espoirs de reprises... La naissance de l'amour, les hasards et coïncidences menant à son épanouissement ou sa déliquescence, c'est le grand mystère que cherche à illustrer cette histoire. L’un des atouts majeurs et rarissimes dans ce type de film sentimental, c’est d’adopter le point de vue du garçon qui offre la facette fleur bleue du couple tandis que la fille adopte une attitude plus détachée.

Joseph Gordon Lewitt est absolument parfait de justesse et d'émotion, l’empathie est maximale pour les hauts et les bas qu’il rencontre tout au long de l’histoire. Zooey Deschanel en objet de désir inaccessible et idéalisé est parfaite de charme, de candeur et d'esprit. La quête désespéré de son coeur par Tom n'en prend que plus de sens tant Zooey Deschanel (Marc Webb aurait choisit spécifiquement ses objectifs pour pouvoir mettre en valeur ses grands yeux bleus) est supposée incarner un idéal de fiancée ingénue. Elle y parvient et se créé une image qui la suit jusque dans sa carrière musicale dans son groupe She and Him.

Webb saisit tout cela dans un tourbillon pop, ludique et un peu triste débordant d'invention. La séquence où Deschanel aborde Lewitt dans l’ascenseur en fredonnant un fameux titre des Smiths est irrésistible, la séquence de comédie musicale jubilatoire après le premier soir, la sortie au magasin Ikea également Webb construisant des instants personnels et universels à la fois dans la construction de l’intimité et complicité du couple. La narration déconstruite (qui peut rappeler pour les connaisseurs la géniale sitcom How I met your mother) passant de la passion dévorante des débuts aux abîmes de désespoirs de la fin est très réussie notamment un montage parfait (le moment où le héros monte dans l’ascenseur plein d’entrain et sourire béat pour en ressortir la seconde suivante et quelques mois plus tard la mine défaite) dans sa gestion des va et viens temporels.

C’est pourtant quant il use de ses artifices à des fins purement dramatiques que le film touche définitivement au cœur. En témoigne une mémorable séquence (sans doute la plus marquante) où lors d’un ultime rendez-vous avec Summer, l’écran se divise en splitscreen présentant la réalité (et son issue douloureuse) et les attentes du héros pour la soirée, le fossé de plus en plus grand entre les deux provoquant un effet bouleversant. Le film n’est pas sans défauts notamment les clichés d’un cinéma indé américain type Little Miss Sunshine dont il ne se départit pas complètement comme la bande son rock indé (mais bon un film avec les Pixies, les Smiths et Belle and Sebastian qui s’en plaindra?) ou la petite sœur (jouée par Chloé Moretz starifiée cette année avec l’excellent Kick Ass) de 11 ans apprentie conseillère matrimoniale.

Le film évite de finir sur une note trop négative avec un ultime échange salvateur où des vérités douloureuses sont dites (j’ai su avec lui ce dont j’avais toujours douté avec toi terrible à entendre) afin que le héros puisse passer de l’été à l’automne de sa vie amoureuse. Un des meilleurs films sentimentaux vu ces derniers années avec le diptyque Before Sunrise/Before Sunset (encore meilleur bien que plus naïf) de Richard Linklater dont devrait reparler par ici.

Disponible en dvd zone 2 français chez Fox

4 commentaires:

  1. Tu m'as convaincue de me pencher au plus vite sur ce film, que j'avais pourtant évité à sa sortie...

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  2. Oui de loin on pourrait croire à un bluette sentimental comme il en sort plein mais c'est bien au dessus de ça sautes dessus !

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  3. Ce film fut une grosse déception pour moi. J'avais vraiment envie de l'adorer, mais ça n'a pas du tout été le cas. Le film essaie bien trop de se démarquer, il essaie bien trop d'être "hype", il essaie bien trop d'être tout sauf ce que l'on attend, il renifle bien trop dans tous les sens. Il essaie d'être tellement de films à la fois, il adopte tellement de styles à la fois, que pour moi il n'est parvenu à rien. Cela m'a fait sourire, au mieux.

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  4. Je vois ce que tu veux dire pour le côté "hype" c'est ce que je soulignais quand je parlais des tics de cinéma indé américain. C'est un premier film après tout Webb ne s'est pas totalement détaché de cette influence mais l'émotion fonctionne vraiment et il y a suffisamment de très belles idées (la scène attentes/réalité est vraiment à tomber) pour qu'on oublie ce petit défauts. Je suis curieux de voir ce que Webb va tirer de Spider-Man qu'il reprend...

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