Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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jeudi 18 novembre 2010

La Cité Disparue - Legend of the Lost, Henry Hathaway (1957)

Le Français Paul Bonnard (Rossano Brazzi) part à la recherche d’une mystérieuse cité en ruines naguère découverte par son père dans le Sahara. Elle recèlerait un trésor que Paul promet de partager avec Joe January (John Wayne), un aventurier américain qu’il a recruté comme guide à Tombouctou. Dita (Sophia Loren), une prostituée en quête de rédemption et tombée amoureuse de Bonnard, se joint à eux.

Henry Hathaway n'aura pas montré le même brio dans le registre du film d'aventures que dans les autres genres qu'il a abordé comme le film noir, le western ou même le mélo avec le fameux Peter Ibbetson. Ce film inégal et assez longuet en est une nouvelle preuve mais le savoir faire du réalisateur et surtout le scénario aux détours étonnants signé Ben Hecht en font pourtant une vraie curiosité. Le début est assez typique du genre, un trésor mystérieux à aller chercher, un commanditaire étrange en la personne de Rossano Brazzi et un John Wayne excellentissime (il enchaîne les répliques géniales) en vieux briscard un peu alcoolique connaissant l'Afrique comme sa poche chargé de le guider. Il n'y a que le personnage de Sophia Loren, en apparence simple atout charme qui annonce un peu la suite puisqu'elle s'embarque dans l'aventure suite à une discussion avec Bonnard car touché par la foi de celui ci en sa quête et qui la traite comme un être humain et pas une prostituée.

Alors qu'on s'attend à une intrigue mouvementée et bourrée de péripéties, Hathaway prolonge plus que de raison les séquences de traversée du Sahara occupant près de la moitié du film. Ce long passage sert à tracer l'opposition qui cimente le film, entre John Wayne et Brazzi. Wayne apparait comme le gros rustre uniquement motivé par l'argent, manquant constamment de respect à Sophia Loren et ne croyant guère à cette chasse au trésor. Au contraire le personnage de Paul Bonnard, à la poursuite du fantôme de son père est débordant de ferveur et d'exaltation, redonnant confiance et amour propre à Sophia Loren et ne perd jamais espoir même dans les moment les plus dramatique causé par tout les obstacles humains et naturels du Sahara.

Renversement total quand on découvre enfin la fameuse cité perdue, où le rapport s'inverse complètement et le film de quasiment virer au Trésor de la Sierra Madre dans le désert. Une révélation bouleverse complètement les convictions de Bonnard, qui se glisse dans la folie et s'abandonne au comportements qu'il méprisait auparavant (comme offrir un partie du trésor à Loren pour coucher avec elle). Le côté factice de la perfection qu'il affichait nous apparait alors au grand jour, notamment cette contradiction entre le désintéressement matériel affiché et sa nature de chasseur au trésor.

Au contraire Wayne malgré tout ses défauts est finalement plus humain et sensible et va se rapprocher de Sophia Loren, une nouvelle fois excellente dans un rôle pas évident (et moins fouillé que ce qu'elle peux faire dans le cinéma italien). Le récit bascule dans des abimes de noirceur désespérée lors de ses derniers instants, s'avérant fort poignant quand Wayne et Sophia Loren s'avouent leurs sentiments alors que leur existence ne tient plus qu'à un fil.

La conclusion est malheureusement assez décevante et un peu en contresens à la tonalité sombre allant crescendo dans la dernière partie. Plus aventure intérieure et philosophique que vrai film d'action, le film vaut néanmoins le coup d'oeil tant il fait par instant figure d'anomalie dans le paysage hollywoodien. De plus l'ensemble est fort dépaysant grâce à la photo une nouvelle fois prodigieuse de Jack Cardiff, et sans être du David Lean le scope de Hathaway est forts maîtrisé lors des séquences de désert où dans la cité en ruines.

Sorti en dvd zone 2 français chez Warner et disponible dans la collection Fnac.

Extrait (un peu pollué par le doublage en russe désolé c'est tout ce que j'ai trouvé !)

3 commentaires:

  1. moi je trouves ce film magnifique, etrange, saisissant, mysterieux.....les trois acteurs sont tres bien choisis...la musique colle parfaitement au paysage......une tres belle oeuvre

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  2. C'est vrai que l'atmosphère est très originale et mystérieuse après j'ai quand même l'impressionnant que Hathaway n'a pas complètement réussi à exploiter la richesse du script. Dans une veine voisine je préfère son western "Le Jardin du diable" qui prend aussi un étonnant virage existentiel en cours de route.

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  3. Bonjour Justin. Oui le jardin du diable est une merveille. D'ailleurs z Snyder ferait bien d'en voir la fin afin de comprendre à quel moment il faut ou pas iconiser ses personnages pour tirer toute la force évocatrice et la puissance de ce genre de scène. Quant à la cité disparue...oui c'est joli, mais la lourdeur des dialogues est souvent insupportable.

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