Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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samedi 27 novembre 2010

Les Grands Espaces - The Big Country, William Wyler (1958)

Un marin débarque dans les "grands espaces" du Middle West pour y épouser la fille d’un grand propriétaire terrien. Homme intelligent et adepte de la non-violence, il va se trouver mêlé à la lutte que se livrent deux clans rivaux convoitant le même point d’eau : d’un côté les Terrill, sa future belle-famille, de l’autre les Hannassey que dirige un patriarche à poigne de fer.

Le pitch ainsi que le début du film laisse croire qu'on va avoir droit à un précurseur des Chiens de Paille de Peckinpah, avec un Gregory Peck homme instruit et calme (ce qui est assez amusant quand on se souvient de son rôle de brute épaisse dans Duel au Soleil) découvrant les rudesses de l'Ouest malmené et méprisé de tous. On quitte assez vite ces sphères puisque bien au contraire, c'est son tempérament mesuré et sa force de caractère qui semble être la seule issue au conflit familial et d'intérêt au centre du film. Le titre original The Big Country n'est pas usurpé, la réalisation de Wyler jouant à fond la carte de la démesure notamment par ses plans d'ensemble grandioses à la profondeur de champ inouïe dans un scope splendide, appuyant la vacuité des conflits personnels face à l'immensité de la nature qui sera toujours là quand les querelles seront oubliées.

Les personnages apparaissent souvent minuscule dans les vastes plaines arides notamment une scène de bagarre entre Gregory Peck et Charlton Heston vu à distance et de manière elliptique appuyant bien ainsi le propos de Wyler. Gregory Peck s'avère parfait en marin appliquant ses préceptes maritimes dans l'ouest, toujours mesuré et loin du paraitre et des fanfaronnades de ceux qui l'entourent. On découvrira progressivement qu'il s'avère aussi capable qu'eux dans tout les domaines mais sans chercher à le montrer, entrant ainsi e conflit avec sa fiancée (Caroll Baker bien détestable) pure fille du cru fonctionnant sur ces rapports de forces et du paraitre.

Tout les personnages en apparence forts du film s'avéreront ainsi faibles de caractère comme l'affreux fils Hannasey ( Chuck Connors génialement odieux) ou encore le personnage de Charlton Heston sous influence. Burl Ives en impose en patriarche rugueux opposé à Charles Bickford et Jean Simmons compose un personnage d'institutrice des plus attachant (et seul soutien du héros) avec son talent habituel.

Malgré le propos intelligent et la réussite plastique indéniable ce n'est pas parfait non plus, le côté anti spectaculaire (ça ne s'emballe vraiment que sur la toute fin et brièvement) et la durée excessive de 2h40  étant à souligner dans les petits défauts. Néanmoins une réussite et un western vraiment digne d'intérêt.

Sorti en dvd zone 2 français chez MGM

3 commentaires:

  1. J'avais vu ce western il y a un an, et j'avais été très déçu, car mes attentes étaient peut-être trop grandes. La mise en scène intéressante n'arrivait pas à sauver une histoire assez laborieuse, d'une longueur excessive. Une très belle musique également, mais beaucoup trop de défauts pour faire de ce film un western majeur à mes yeux.

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  2. Oui je suis d'accord sur les défauts surtout la longueur excessive. Mais les thèmes sont plutôt intéressant dans la remise en cause des valeurs de l'Ouest et l'interprétation solide, ça fait passer la pilule. Wyler ne semble pas très à l'aise avec le western j'avais vu aussi "La Loi du Seigneur" de lui (2 ans avant "The Big Country") sympathique mais pas très intéressant non plus, une sorte d'ancêtre de "La petite Maison dans la Prairie"...

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  3. Je te rejoins totalement sur ta critique. Western tout à fait digne d'intérêt. J'ajouterais qu'il en existe une version en Bluray Import avec VF, VO et ST Fr et que la musique d'ouverture de Jérome Moross est restée célèbre.

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