Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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lundi 29 novembre 2010

Sky West and Crooked - John Mills (1966)


Un vraie affaire de famille que ce Sky West and Crooked (connu aussi sous le titre Gypsy Girl), unique réalisation du grand John Mills (habitué de David Lean notamment De Grandes Espérances et La Fille de Ryan qui lui valut l'Oscar) pour lequel il s'entoure de sa femme Mary Hayley Bell au scénario et surtout de sa fille Hayley Mills à qui il offre son premier grand rôle hors des production Disney.

Hayley Mills est donc Brydie White, jeune adolescente vivant dans un petit village anglais. Suite à un malheureux accident elle a causé enfant la mort d'un de ses petits camarade, évènement dont elle ne garde aucun souvenir si ce n'est une cicatrice au front. Ce drame a pourtant eu des répercussions sur son rapport au reste du village, souvent hostile à son égard et lui interdisant l'accès au cimetière lorsqu'elle souhaite se recueillir sur la tombe de l'ami disparu. Si on y ajoute un quotidien difficile avec sa mère alcoolique, on comprend mieux la nature sauvage et sans attache de la jeune fille, qui lui attire bientôt les faveurs d'un gitan tombé amoureux d'elle et incarné par un Ian McShane (aujourd'hui surtout connu pour son rôle dans la série Deadwood) à la ténébreuse beauté juvénile.

L'histoire dépeint donc la manière dont le drame originel va progressivement rattraper l'héroïne. La plus étonnante étant toute une sous intrigue montrant l'obsession de Brydie pour les animaux morts et sa volonté de leur offrir une sépulture décente au cimetière du village (comme pour inconsciemment expier sa faute d'enfance), action dans laquelle elle entraîne tout les enfants du village. L'énorme scandale local réveille alors des haines anciennes par l'intermédiaire du père de l'enfant décédé (Laurence Naismith le juge Fulton de Amicalement Votre), le camp de gitan offrant le seul refuge pour une Brydie traquée.

La trame singulière est menée avec brio par John Mills, dont la réalisation simple se met entièrement au service des acteurs. En premier lieu Hayley Mills qui offre là une performance fascinante (qu'on peu rapprocher de celle de Jennifer Jones dans La Renarde les personnage sont assez proche) en adolescente mûre et innocente à la fois dont l'évolution à été stoppée par ce traumatisme enfantin. John Mills dépeint les grands espaces campagnard naturels comme source d'épanouissement intime, amoureux alors qu'au contraire les vieilles haines et rancoeurs se manifeste toute en intérieur sorte d'envers à la majesté des extérieurs. Une seule exception, la séquence nocturne où Hayley Mills se fait brutalement rappeler les évènements passés, moment à la violence psychologique inouïe où l'actrice est à nouveau formidable.

C'est donc chez d'autres exclus plus affiché que Brydie va trouver refuge avec les gitans. Une nouvelle fois quelques moments de racisme et de haines ordinaire se succèdent de manière éparses, préparant le rapprochement et la belle histoire d'amour entre Hayley Mills et Ian McShane. Le mélange entre pure innocence et noirceur fonctionne magnifiquement, lié par le personnage bienveillant du révérend et seul soutient de l'héroïne. Après cette alternance de ton clair/obscur la surprenante conclusion très positive est une vraie respiration et c'est avec oie et tristesse qu'on quitte les personnages enfin apaisés après tant de drames.

Comme la plupart de la filmographie post Disney de Hayley Mills, c'est uniquement disponible en zone 2 anglais et sans sous titres anglais ni français.

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