Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mercredi 13 juillet 2011

Du Rififi à Paname - Denys de La Patellière (1966)


Paulo les Diams, son ami Walter, Jack de Londres et un Munichois pratiquent allègrement le trafic d'or. Un jour une bande rivale, celle de Mario, les attaque. Les correspondants de Londres et de Munich disparaissent. Paulo est sauvé par un faux journaliste mais vrai policier américain, qui se trouve promu garde du corps du gangster.

Sans égaler les polars à succès de Gabin des 60's comme Le Clan des Siciliens, Le Pacha ou Mélodie en sous-sol, ce plus oublié film de Denys De La Patellière s'avère fort bien mené. Comme souvent avec les réussites policière françaises de l'époque, l'histoire est adaptée d'un roman d'Auguste Le Breton (des petites choses comme Du rififi chez les hommes, Razzia sur la chnouf, Le Clan des Siciliens) et la trame habilement construite constitue vraiment le point fort du film.

La longue introduction nous présente donc les forces en présences de ce qui sera un film de gangster pur et dur. D'un côté "Paulo les Diams" (Jean Gabin) et son associé Walter l'antiquaire (Gert Froebe) menant un lucratif trafic d'or entre la France, l'Angleterre et le Japon (ce qui nous vaut courte mais élégante séquence japonaise à Tokyo). De l'autre un mystérieux ennemi tentant de décimer leur business et qui s'avéra être la mafia et au milieu de tout cela navigue la police avec un flic américain infiltré qui va réussir à faire partie de la garde rapprochée de Gabin.

Les indices se révèlent donc progressivement lors d'assassinat inattendus par l'organisation rivale tandis que parallèlement sont développés les différents personnages de chaque camp. Gabin fait son numéro habituel de dur à cuir gouailleur et impose son charisme coutumier sans forcer(très bon Marc Bozzuffi également dans un rôle ingrat d'homme de main), le personnage plus tragique de Gert Froebe est le plus intéressant dans la mélancolie qu'il fait passer puisque son épouse (la belle Nadja Tiller) est une ancienne amante de Gabin dont il sait qu'elle ne l'a pas oublié. Il est d'ailleurs dommage que le film ne développe pas plus sa facette (le livre doit sans douté être plus détaillé là dessus) le film y aurait gagné en force dramatique. Le falot Claudio Brook incarne lui le policier infiltré tandis que chez les méchants c'est un festival de trognes entre un tout jeune Claude Brasseur en homme de main et même George Raft en personne en ponte de la Mafia. Mireille Darc fait également une apparition remarquée en jeune entraîneuse écervelée.

Si la mise en place est parfaite, le film peine un peu par la suite à imposer un rythme percutant l'intrigue tourne un peu en rond par instants avec la laborieuse enquête de Claudio Brooke (et les apartés presque comique avec le Commissaire l'encadrant joué par Daniel Ceccaldi) qui peine à intéresser quand on attend surtout le règlement de compte entre Gabin et ses adversaires. On se raccroche donc au charisme des principaux interprètes et aux dialogues percutant qui sans être aussi fleuri que du Audiard font leur petit effet et quelques écarts de violence étonnant. Bien qu'un peu abrupt, le final vengeur est cependant très réussi et achève de rendre cette production tout à fait recommandable.

Sorti en dvd zone 2 français chez Studio Canal dans la collection Gabin.

Extrait

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