Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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jeudi 24 novembre 2011

Adam and Evelyn - Harold French (1949)


Pensionnaire d'un orphelinat, Evelyne est recueillie par Adam qu'elle croit être son père. Mais les choses tourneront vite autrement...

Adam and Evelyn est un film qu'on retient surtout pour être celui de la rencontre (même s'ils s'étaient croisé sur le César et Cléopâtre de Gabriel Pascal) et du coup de foudre entre Stewart Granger et Jean Simmons. Leur liaison demeurera un temps secrète Granger étant marié mais ils s'uniront dès l'année suivante pour former un des couples les plus emblématique du cinéma des 50's. Adam and Evelyn mérite cependant bien plus d'intérêt que ces seuls éléments annexes et constitue une assez charmante et inventive comédie romantique.

L'intrigue joue habilement sur la différence d'âge entre les deux stars. Stewart Granger est un séduisant célibataire gagnant sa vie par le jeu clandestin lors de parties organisées chez lui ou ses partenaires. Lorsqu'un de ses amis jockey meurt accidentellement, ce dernier lui demande de s'occuper de sa fille Evelyn (Jean Simmons) qu'il n'a jamais vue mais avec qui il correspondait dans l'espoir de la faire quitter l'orphelinat. Il omet cependant un détail avant de mourir, c'est d'avouer qu'il a emprunté le nom et envoyé la photo de Granger pour apparaître sous un jour plus avantageux à sa fille. Ce dernier a donc droit à une sacrée surprise lorsque cette dernière le prend pour son père lors de sa visite, il n'aura pas le cœur de lui avouer et l'emmènera vivre avec lui maintenant ainsi le quiproquo.

Le film s'avère très distrayant dans la confrontation entre ce viveur oisif à l'ironie constante et cette jeune fille jamais sortie de son orphelinat. L'alchimie entre le distancié Granger et une Jean Simmons charmante d'innocence est parfaite et les situations amusante (Simmons habituée aux horaires d'orphelinat qui réveille Granger aux aurores, une promenade dans Londres filmée du point de vu des pieds où Granger exténué a la marche de moins en moins assurée face aux pas alerte de Simmons) alternent à d'autres plus sensible par le regard toujours émerveillé de la jeune fille. Jean Simmons qui malgré son jeune âge avait déjà amorcé un virage vers des personnages plus féminin et séduisant (Le Narcisse Noir, la première version du Lagon Bleu voire même Les Grandes Espérances) joue pourtant à plein de ce côté très enfantin par ses attitudes, son allure timorée, ses couettes et candeur charmante.

Ce choix ne rend ainsi que plus grand le contraste de la seconde partie où on retrouve Evelyn deux ans plus tard, désormais femme, sûre d'elle et attirante. Nombre d’autres productions aurait tenues un film entier sur la simple idée du pitch de départ mais il en va différemment ici. Après le début si enlevé, French instaure un climat plus feutré et teinté de non-dit où se devinent progressivement l'attirance entre Evelyn et son tuteur. Les acteurs sont à nouveaux formidable notamment Granger lors de sa réaction face une Evelyn transformée après une longue absence, sa jalousie contenue face à la séduction de son frère fourbe Roddy (Raymond Young) et les efforts qu'il fait pour nier une attirance coupable. Le script inverse d'ailleurs remarquablement les positions de chacun.

Après avoir involontairement fait d'une fille innocente une femme capable de le séduire, c'est au tour de Granger de se plier malgré lui à l'image respectable que Jean Simmons se fait de l'homme qu'elle aime. Tout cela se fait sans rebondissements spectaculaire (et même celui qui conclut est traité plutôt sobrement) au détour de séquences en apparences anodines mais chargée de sens. Les seconds rôles contribuent largement à cette finesse notamment Helen Cherry en amante de Granger tiraillée par la jalousie.

Harold French déploie une mise en scène plutôt fonctionnelle entièrement au service des acteurs mais sait conférer un rythme soutenu à son film dont les 88 minutes filent à toute vitesse. Une bien plaisante romance donc qui sans être leur meilleur film en commun témoignait déjà du bel attrait de Jean Simmons et Stewart Granger réunis à l'écran.

Sorti en dvd zone 2 anglais au sein du coffret Stewart Granger et doté de sous-titres anglais

Extrait piquant avec une charmante Jean Simmons

2 commentaires:

  1. Alors, on commence par la fin (du coffret) ?
    ;-D
    C'est effectivement un film très plaisant et qui mérite d'être vu.
    Granger était en fait déjà divorcé, mais ne l'avait pas fait savoir pour ne pas avoir les journalistes aux trousses... Il était une super star en Angleterre et traqué par la presse. Il raconte dans ses mémoires que la scène finale a été reprise plusieurs fois car il n'arrivait pas à être convainquant en tournant avec sa "vraie" partenaire ! ("Sparks Fly Upward", témoignage assez désabusé mais souvent hilarant d'auto-ironie et totalement politiquement incorrect. Le portrait de l'homme et de l'acteur est attachant et vraiment intéressant.)

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  2. Et oui j'attaque dans le désordre je n'ai pu résister à la présence de Jean Simmons ;-) Le prochain devrait être "Blanche Fury" me tente bien également. Merci pour les compléments d'informations, en tout cas la vraie relation en coulisse se ressent grandement à l'écran ils vraiment très complices...

    En autre film en commun j'avais parlé du très bon thriller Victorien des pas dans le brouillard très plaisant aussi

    http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com/2010/07/des-pas-dans-le-brouillard-footstep-in.html

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