Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

Pages

mardi 3 septembre 2013

Larry le dingue, Mary la garce - Dirty Mary, Crazy Larry, John Hough (1974)



Le pilote de course Larry et son mécanicien Deke réussissent de manière astucieuse à voler la recette d'un supermarché, soit $150 000, afin de pouvoir financer leur entrée dans un circuit international de course automobile. Obligés d'emmener Mary Coombs, une rencontre d'un soir de Larry qui a été témoin du vol, ils parviennent à passer à travers tous les barrages que les policiers mettent sur leur route. Le capitaine Franklin, qui dirige l'opération, commence à en faire une affaire personnelle et tente de les arrêter par tous les moyens possibles.

Le sous-genre du road-movie tel qu’on le définit aujourd’hui trouva sa forme définitive avec la screwball comedy New York Miami (1934) avec ce principe de rapprochement amoureux sur fond de périple à travers les Etats-Unis pour le couple Claudette Colbert/ Clark Gable. Un Preston Sturges usera également du voyage impromptu pour lier Joel McCrea et Veronica Lake dans l’excellent Les Voyages de Sullivan (1941). A la fin des 60’s, l’éclosion du culte de la jeunesse et la naissance de la contre-culture donne un tour différent au road-movie. Parcourir les routes n’est plus un simple argument narratif débouchant sur autre chose mais le principe même de l’intrigue où le voyage est une fin en soi et une manière d’exprimer sa soif de liberté. 

Ce sera bien évidemment les motards de Easy Rider (1969) auxquels emboiteront le pas d’autres rebelles motorisés dans les années 70. On pense entre autre au génial Vanishing Point (1971) de Richard C. Sarafian où le pilote Kowalski défie les forces de police au volant de sa  Dodge Challenger blanche pour de nébuleuses raison ou l’excellent Sugarland Express (1974) de Steven Spielberg et sa reconstruction de la cellule familiale sur fond de pneus crissés. Quentin Tarantino rendra un splendide hommage à ce type de films dans son Boulevard de la Mort (2007) où réapparaît d’ailleurs la fameuse Dodge Charger blanche.

Dirty Mary, Crazy Larry est également une sacrée référence pour Tarantino. L’ode à la liberté et à la rébellion y demeure mais dans dimension plus légère et moins « politisée » ou du moins sociale que les œuvres précitées pour ce qui est une vraie comédie. Le film revient en fait paradoxalement à sa manière aux préceptes de la screwball comedy avec les kilomètres avalés comme prétexte à voir des amoureux s’aimer et se chamailler, le tout revu et corrigé à la sauce débraillée et white trash typique de l’époque.

Le charme du film repose donc en grande partie sur le couple explosif Peter Fonda/Susan George dont la passion ne semble s’épanouir qu’à travers les bagarres, griffures et engueulades dantesques. Peter Fonda ne manque pas d'allure en gros goujat fou du volant et Susan George ne s’en laisse pas compter, une vraie teigne sexy et attachante déambulant en jean moulant et petit débardeur. Adam Roarke apporte un certain équilibre à l’hystérie ambiante en troisième larron plus taciturne tandis que Vic Morrow est un antagoniste parfait dans ce rôle de sheriff hargneux.

Tout cela est prétexte à de furieuses séquences de poursuites en voitures, impressionnantes, remarquablement filmées et inventives (la poursuite voiture/hélicoptère entre autre)  pour un festival de tôle froissée où  Peter Fonda donne de sa personne puisqu’on le distingue nettement au volant lors de nombreuses cascades. Le tout dégage une sacrée bonne humeur estompée par  un brutal retour sur terre en conclusion venant  nous rappeler la décennie désenchantée dans laquelle s’inscrit le film. 

Le charme de Larry le dingue, Mary la garce repose grandement sur la candeur et la naïveté par lesquels s’expriment ce sentiment de liberté et en fait un objet bien plus touchant que les pitreries à succès (et néanmoins divertissante) qui feront la gloire et la déchéance d’un Burt Reynolds avec des Cours-après moi sheriff et autre Cannonball

Sorti en dvd zone 1 chez Anchor Bay dans une belle édition collector mais sans sous-titres

1 commentaire:

  1. Excellent film, dont j'avais dit quelque bien ici : http://ilaose.blogspot.com/2013/06/dirty-mary-crazy-larry.html

    RépondreSupprimer