Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mercredi 2 octobre 2013

Marée Nocturne - Night Tide, Curtis Harrington (1961)

Un marin tombe amoureux d'une jeune femme qui interprète une sirène dans un parc d'attraction.

Une jolie et poétique curiosité où plane l'ombre des productions Val Newton/Jacques Tourneur à la RKO avec ce fantastique ténu en réalité et cauchemar. On suit ici les amours étranges de Johnny Drake (Dennis Hopper) marin en permission à Santa Monica qui va tomber sous le charme de la mystérieuse Mora (Linda Lawson). Dennis Hopper à contre-emploi est parfait d'innocence juvénile tandis que Linda Lawson dégage une beauté et présence fascinante qui contribue à instaurer une atmosphère étrange avant même que les évènements bascule. On pense pas mal à une variante de La Féline où en s'abandonnant au bras de Johnny, Mora réveille des forces qui la dépasse.

 Une inquiétante femme en noir lui apparaît ainsi pour lui parler dans une langue inconnue, on apprendra que ses précédents petits amis ont disparus dans d'étranges conditions et les présages funestes s’accumulent autour de Johnny destiné au même sort. Jouant une sirène dans une attraction foraine, le doute s'épaissit progressivement sur cette nature peut être plus réelle qu'on le pense tandis que l'appel des esprits de la mer semble lui faire perdre la raison.

Le cadre portuaire baigne dans une tonalité rêveuse (Roger Corman à la production amène avec lui son chef opérateur Floyd Crosby qui drape cette station balnéaire d'une aura hantée) bien aidée par l'allure évanescente de Linda Lawson et Harrington distille quelques séquences de rêves parfois un peu kitsch tout de même (Hopper happé par un poulpe géante) ou carrément envoutante tel cette rencontre sous une lumière diaphane avec Mora en atour de sirène.

Le sommet de l'angoisse sera atteint lors d'une glaçante et remarquablement filmée scène sous-marine. L'ambiguïté règne constamment sur cette Mora au charme vénéneux dont on ne sait que penser entre folie et vraie aura surnaturelle. Il est vraiment dommage que le final donne dans le tout explicatif au vu de la belle gestion du mystère jusque-là, même le petit élément qui reste inexpliqué est n'est pas réellement exploité. Une vraie curiosité en tout cas.

Sorti en dvd zone 2 français chez Wild Side

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