Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mercredi 7 octobre 2015

Les Rois de la piste -The Fireball, Tay Garnett (1950)

Un orphelin, Johnny Casar quitte son foyer dirigé par le père O'Hara pour devenir une vedette de patin à roulettes avec l'aide de la dévouée Mary Reeves. Le succès monte à la tête de Johnny, et des femmes comme Polly court après sa fortune et sa renommée.

The Fireball est un film sportif opérant selon un schéma classique du genre mais qui trouve une réelle identité en se pliant à la personnalité de son exubérante vedette, Mickey Rooney. Celui-ci entame déjà la pente descendante après des années de succès au sein de la série des Andy Hardy qu'il interprète depuis l'adolescence. Le virage vers des rôles adultes sera plus compliqué et alors qu'il a déjà la trentaine et trois mariages au compteur. The Fireball sera sa dernière interprétation juvénile tout en tenant néanmoins compte de sa maturité à la fois dans le scénario mais aussi la caractérisation de son personnage.

Ayant déjà atteint l'âge de voler de ses propres ailes, l'orphelin Johnny Casar (Mickey Rooney) complexé par sa petite taille reste cloitré et trahi sa crainte du monde extérieur par colère constante. Une rage bien illustrée lors de la scène d'ouverture où on le voit vandaliser tous les symboles (ballon de football, gant de baseball, livre...) d'un possible épanouissement. La bienveillance du père O'Hara (Pat O'Brien) ne pourra rien pour l'apaiser et ce n'est que le temps d'une fugue et d'un concours de circonstances que Johnny va se découvrir une passion inattendue pour le patin à roulettes.

Bien encadré par la belle Mary (Beverly Tyler), notre héros va ainsi faire des progrès fulgurants et se lancer dans la compétition. L'extravagance et le bagout de Mickey Rooney permet de donner un tour plus ludique à la progression de Johnny. Son manque de confiance en lui et ses complexes se compensent ainsi par une forfanterie de tous les instants, ses moqueries publiques envers le champion en titre le forçant à se mettre au diapason lorsque ce dernier finira par le défier. La provocation précède la performance, l'abnégation et le talent de Johnny ne pouvant s'exprimer qu'une fois dos au mur après avoir trop bombé le torse. Cela rend dans un premier temps les personnages très attachant dans sa maladresse et besoin de lumière, mais ces qualités deviennent des défauts une fois arrivé au sommet. La confiance vira à l'arrogance, les airs de défi au mépris de ses coéquipiers et la quête d'attention au pur narcissisme. Le mal est tellement ancré qu'il ne pourra aller au-delà que dans les tous derniers instants.

Tay Garnett film avec une sacrée énergie et inventivité ces courses de patins, à la fois dans leur hargne brutale (où l'on n'hésite pas à envoyer l'adversaire dans le décor par tous les moyens) et leur vitesse frénétique. Mickey Rooney plutôt bon aux patins donne de sa personne même si l'on devine le doubleur dans les instants les plus risqués, quand ce ne sont pas les effets spéciaux qui le mettent en valeur (tous les passages grossiers où il patine avec une rétroprojection de la piste). On sera étonné de croiser l'auteur Horace McCoy au scénario, l'énergie et la joie galvanisante de ses courses de patins étant en tout point opposés aux pistes des éreintants marathon de danse qu'il dépeignait dans son classique On achève bien les chevaux (plus tard adapté par Sydney Pollack). Une œuvre trépidante et fort plaisante donc où l'on croisera dans un petit rôle une débutante nommée Marilyn Monroe (qui tourne le Eve de Mankiewicz la même année) dont la carrière effectuera un parcours inversé à celle de Mickey Rooney.

Sorti en dvd zone 2 français chez Warner 

Extrait

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